
Marché du travail
Qui sont les gagnants de la formation professionnelle ?
Selon l’Insee, les cadres se forment davantage que les ouvriers ou les chômeurs. Un constat qui pourrait influencer les réflexions en cours autour de la formation professionnelle.
Comment rééquilibrer l’accès à la formation professionnelle au profit des salariés les moins qualifiés et des chômeurs ? C’est l’une des questions à laquelle la réforme de la formation professionnelle devra répondre. La lecture de la dernière enquête « Formation des adultes » réalisée par l’Institut national de la statistique (Insee) et les services des ministères du Travail (Dares) et de l’Éducation (Depp) devrait alimenter les discussions. En effet, l’étude de l’Insee le confirme : les cadres français suivent une formation professionnelle deux fois plus souvent que les ouvriers (66% contre 35%) et les salariés du public se forment davantage (62%) que ceux du privé (45%). Réalisée auprès de 14 000 personnes entre octobre 2016 et mars 2017, cette enquête révèle par ailleurs que les personnes ayant un emploi se forment davantage que les chômeurs : 49% des personnes appartenant à la première catégorie ont suivi une formation, contre 30% au chômage.
Avantage aux diplômés
Ainsi, en 2016, 39% des personnes âgées de 18 à 64 ans, ayant terminé leurs études initiales, ont suivi une formation professionnelle, quelle que soit leur situation sur le marché du travail. Les chômeurs cherchent davantage une formation « certifiante » et leurs formations sont plus longues, puisque 35% d’entre elles durent plus de 60 heures, contre 5% chez les personnes en emploi. De plus, l’accès à la formation continue augmente avec le diplôme : 74% des personnes diplômées du supérieur long ont suivi au moins une formation au cours des 12 derniers mois, contre seulement 22% des personnes ayant au plus le certificat d’étude primaire. De même, le taux d’accès aux formations est quatre fois plus élevé pour les diplômés du supérieur long (60%) que pour les personnes les moins diplômées (15%).
Deux obstacles : le temps et l’argent
Selon l’enquête de l’Insee, l’accès à la formation diminue en seconde partie de carrière : environ 60% des 25-44 ans ont participé à au moins une formation sur l’année, contre 50% des 45-54 ans et 35% des 55-64 ans. En particulier, les formations « non formelles à but professionnel » (1) concernent plus souvent les personnes en début et milieu de vie active : plus de 45% des 25-44 ans contre 40% des 45-54 ans et 22% des 55-64 ans, ces derniers étant moins souvent en emploi.
Interrogés sur les obstacles à la formation, les personnes en emploi estiment en premier lieu que « la formation n’est pas compatible avec la charge de travail ou l’emploi du temps », quand les chômeurs évoque le coût (« formation trop chère, problèmes financiers »). L’étude montre également que seulement quatre actifs sur dix connaissent le compte personnel de formation (CPF), lancé en 2015. En revanche, le congé individuel de formation (CIF), qui va être transformé dans le cadre de la réforme sur la formation professionnelle, est plus connu (6 actifs sur 10).
(1) Par opposition aux formations dites « formelles », les formations informelles mènent à des certifications non reconnues, voire aucune certification
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