Innovation
Davos voudrait anticiper le travail du futur
Les changements radicaux dans le travail liés aux révolutions du travail, tous les chefs d’entreprises les voient venir, mais peu les anticipent vraiment. C’est l’une des conclusions du rapport du Forum Economique Mondial sur « Le Futur du travail ».
Publié le 20/01/2016 • Mis à jour le 23/03/2022
Les changements dans les modes de production vont avoir un profond impact sur l’emploi dans les prochaines années. Le Forum Economique Mondial qui se tient à Davos tous les ans en janvier a publié un rapport expliquant que dans 10 ans, peut-être même 5, la majorité des créations d’emplois se feront dans des activités ou des métiers qui n’existent pas en 2016. Et le rapport reprend l’idée que 65% des enfants qui entrent aujourd’hui à l’école primaire exerceront un travail qui n’existe pas en 2016.
Dans les 15 pays les plus industrialisés (hors Chine) analysés par le rapport, l’estimation est que le solde net de pertes d’emplois sera de 5,1 millions d’emplois entre 2015 et 2020 à cause des seuls changements technologiques et d’organisation. Le Forum Economique Mondial prévoit ainsi 4,7 millions d’emplois perdus dans les fonctions de bureaux et d’administration, 1,6 million dans la production industrielle en manufacturière, et 497 000 dans la construction pour ne parler que des secteurs les plus importants. En revanche, il anticipe 492 000 créations d’emplois dans la finance, 416 000 dans le management, 405 000 dans l’informatique ou 339 000 dans l’architecture et l’engineering. 7,1 millions d’emplois détruits et 2 millions créés, le solde net est donc de 5,1 millions d’emplois disparus. Cela uniquement sur les questions technologiques, en dehors de toute crise économique éventuelle.
Le Forum Economique qui a interrogé les responsables des relations humaines de 371 grandes entreprises mondiales, considère qu’ils sont très conscients de ces évolutions mais assez peu réactifs. Ils semblent connaitre l’impact de la technologie et des changements socio-économiques sur leurs business models, connaissent la plupart de leurs besoins en recrutement mais ils sont « lents à prendre des décisions ». Pour les deux tiers d’entre eux, les changements dans le recrutement et le management sont une priorité « haute ou très haute » mais 53% d’entre eux sont raisonnablement ou hautement confiants sur les capacités de leurs organisations à assumer ces changements. Leur principal souci est qu’ils ne comprennent pas encore très bien ce que la disruption technologique va changer pour leurs organisations. Ils savent que cela risque d’être rude mais maitrisent mal l’ampleur et la nature du choc. Le Forum Economique note en revanche que les entreprises qui affirment que cette question d’adaptation aux nouveaux processus est hautement prioritaire pour elles, sont celles qui investissent le plus dans les changements de compétence de leurs salariés, qui embauchent le plus de femmes, de « talents des minorités » ou d’expatriés
Parallèlement à cette étude, le Forum Economique Mondial a publié une longue analyse de Klaus Schwab, le fondateur du Forum : « La Quatrième Révolution Industrielle : ce qu’elle signifie, comment y répondre ». C’est la révolution qui, avec le digital, se caractérise par la fusion des technologies qui bouleverse totalement les frontières entre les sphères physiques, digitales et biologiques
JPG