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Le plein boom des métiers du numérique
Caractérisés par une bonne qualité de l’emploi, les métiers du numérique ont tendance à progresser très fortement dans la programmation et le développement, ainsi que dans le domaine de la communication. Ce sont par ailleurs des métiers majoritairement occupés par des hommes, jeunes, et diplômés.
Publié le 29/01/2020
« En 2017, en France, environ 3 % des personnes en emploi [soit environ 800 000 personnes] exercent un métier dans les domaines du support informatique et des systèmes d’information, de la programmation, du management et de la stratégie numériques, de la communication numérique, de l’expertise et du conseil numériques, des télécommunications ou de l’analyse de données », affirment les auteurs d’un dossier sur les métiers du numérique*, publié dans une étude de l’Insee. Une part qui n’était que de 2,7 % en 2009.
Cette augmentation est particulièrement marquée « dans la programmation et le développement », domaines qui représentent aujourd’hui 14 % de ces métiers, selon les enquêtes annuelles du recensement (EAR). Ces chiffres convergent avec ceux des enquêtes Emploi en continu (EEC), soulignent les auteurs du dossier de l’Insee, selon lesquels « la part de l’emploi numérique y atteint 3,2 % en 2017 ».
Précision : cette part diffère selon l’ancienneté, variant entre « 2,7 % pour ceux qui ont 10 ans ou plus d’ancienneté chez leur employeur » et « 4,1 % pour ceux qui ont moins d’un an d’ancienneté ». Un écart qui pourrait s’expliquer, toujours selon les auteurs, « par un nombre plus important d’emplois récents ou des mobilités dans ces métiers ».
Une progression de l’emploi importante aussi dans la communication et le management
Après les métiers de programmeur et de développeur, ceux de la communication ont également tendance à progresser fortement depuis 2009 (+ 2 points). « Ils représentent désormais 13 % des métiers du numérique en 2017, les métiers de l’animation des sites web, ainsi que ceux de l’élaboration de plans média et du marketing digital, ayant particulièrement augmenté », est-il précisé. « Dans une moindre mesure, les métiers du management et de la stratégie, ainsi que ceux de l’expertise et du conseil (respectivement 14 % et 9 % des emplois du numérique en 2017) alimentent aussi la progression de l’emploi dans le numérique. C’est le cas notamment des postes de chief digital officers (responsables de la transformation numérique) et de consultants. »
Des métiers qui se caractérisent par une bonne qualité de l’emploi
Par ailleurs, ces emplois numériques ne se retrouvent pas que dans les secteurs d’activité de l’informatique ou des télécommunications mais, pour la moitié d’entre eux, dans d’autres secteurs du tertiaire, qui « représentent même 76 % des métiers de l’analyse de données et 69 % de ceux de la communication ». Autre caractéristique de ces métiers : il s’agit en majorité de postes salariés (plus de 90 %), en CDI (84 % contre 80 % sur l’ensemble des emplois de cadres) et à temps complet (92 % contre 90 %). « Pour plus de 60 % d’entre eux, il s’agit de postes de cadre (alors que ces derniers représentent 18 % de l’ensemble des emplois), et pour 32 % d’entre eux de professions intermédiaires (contre 26 % dans l’ensemble). »
Huit travailleurs du numérique sur dix sont des hommes
Les auteurs ont également tenté d’élaborer un portrait-robot de ces travailleurs du numérique : huit sur dix sont des hommes, « la moitié d’entre eux ont moins de 38 ans, quatre travailleurs sur dix ont un bac+5 ou plus [83 % sont diplômés du supérieur, contre 85 % des cadres] et, sur dix emplois numériques, quatre sont localisés en Île de France ». Le rapport précise encore que « seulement deux familles de métiers du numérique sont mixtes : la communication et l’analyse de données, avec un peu moins d’un emploi sur deux occupé par une femme ».
Autre constat : la part des femmes s’est réduite dans le domaine de l’informatique et des télécommunications depuis les années 1980 : « elle est passée de 31 % en 1982 1984 à 20 % en 2012 2014 », une part qui a notamment chuté de 85 % à 46 % « au sein de la famille professionnelle des employés et opérateurs en informatique, du fait du déclin des professions de « dactylos » et d’opératrices de saisie ». Enfin, poursuit le dossier, «les immigrés sont un peu plus nombreux dans les métiers du numérique que parmi les cadres (respectivement 11 % et 8 %)». Ces métiers semblent ainsi constituer « un moyen plus ouvert pour certains immigrés d’occuper un poste de cadre », observent les auteurs du dossier.
A.M.
* Dossier : « Data scientists, community managers… et informaticiens : quels sont les métiers du numérique ? », Aurore Desjonquères, Claire de Maricourt, Christophe Michel, in « L’économie et la société à l’ère du numérique. Edition 2019 », Coordination Anne Sophie Cousteaux, Insee références, publié le 4 novembre 2019.