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Marché du travail

Parcours emploi compétences : des efforts qui portent leurs fruits

Les premiers résultats des PEC (Parcours emploi compétences), entrés en vigueur en janvier 2018 en remplacement des contrats aidés, montrent leur efficacité, malgré un financement réduit mais plus ciblé. Un taux d’insertion dans l’emploi qui augmente, en particulier pour les personnes handicapées, et qui devrait continuer sur cette lancée en 2020, c’est ce que révèle les indicateurs du projet de loi de finances.

Le principe des parcours emploi compétences repose sur l’idée qu’un emploi, un accès facilité à la formation et un accompagnement de l’employeur et du service public de l’emploi tout au long du parcours permettent une inclusion durable dans l’emploi des personnes les plus éloignées du marché du travail. 45 % des contrats aidés nouvelle formule ont ainsi pu être insérés dans un emploi durable (CDI ou CDD de plus de 6 mois hors contrat aidé, poste dans la fonction publique ou travailleur indépendant) en 2019.

C’est 9 points de plus qu’en 2017. Une progression encore plus forte pour les travailleurs handicapés, dont le taux d’insertion dans l’emploi durable atteint cette année 42% contre 31,5 % il y a deux ans.

Cette courbe devrait en outre continuer sa progression en 2020 avec 47 % pour les contrats aidés en général, et 43% pour les travailleurs handicapés, selon les indicateurs du projet de loi de finances pour 2020.

La qualité et l’efficacité d’abord

Ces bons résultats s’inscrivent pourtant dans le cadre d’une politique de réduction de leur financement. Ce sont 100 000 nouveaux contrats qui pouvaient être financés cette année et qui le seront en 2020, contre 320 000 en 2017, et 460 000 en 2016. Dans un contexte de créations d’emploi en forte hausse, les PEC sont limités, depuis 2018, au secteur non marchand, avec un taux de prise en charge diminué à 50% du SMIC brut, 60 % en Outre-mer.

Se voulant mieux ciblés et plus efficaces, les PEC doivent être précédés d’entretiens préalables entre le prescripteur, l’employeur et le bénéficiaire et la formation doit obligatoirement être qualifiante, et pas seulement consister en une adaptation au poste de travail.

Un dispositif d’inclusion bien encadré

Les parcours emploi compétences permettent d’intégrer les personnes les plus éloignées du travail par l’activité économique, en leur faisant bénéficier d’un accompagnement dédié et d’un accès facilité à la formation par le biais d’un contrat CUI-CAE (contrats d’accompagnement dans l’emploi), dont la durée ne peut être inférieure à 9 mois, dans une entreprise non-marchande.

Les personnes éligibles sont orientées dans ce parcours à partir du diagnostic réalisé par Pôle emploi. L’employeur bénéficie d’une aide qui peut aller de 30 à 60% du Smic brut. Ce taux est fixé par le préfet de région. Les employeurs du secteur non-marchand peuvent être : des collectivités territoriales, des personnes morales de droit public, des organismes de droit privé à but non lucratif ou des personnes morales de droit privé chargées de la gestion d’un service public.

Les PEC semblent donc prouver leur efficacité dans l’inclusion des personnes éloignées de l’emploi. Mais ce constat doit être mis en regard de leur courte ancienneté, jeunes d’à peine deux ans, et de leur durée, en moyenne de onze mois. D’autant que ces chiffres incluent encore des contrats aidés de l’ancienne formule.
Reste que les contrats d’insertion par l’activité économique permettent à près de la moitié de ceux qui en bénéficient de retrouver un emploi. Un chiffre qui est loin d’être négligeable.

S.B.

Pour en savoir plus :

Mis à jour le 27 juin 2022 • Publié le 27 juin 2022

Mis à jour le 31 mars 2022 • Publié le 31 mars 2022