Innovation
Revue de presse du recrutement numérique n°30
Dans cette revue de presse du recrutement numérique, nous revenons sur l’influence grandissante de l’intelligence artificielle dans le recrutement, et l’évolution de l’intérim à l’heure du tout numérique.
Publié le 14/08/2018 • Mis à jour le 17/03/2022
L’embauche par Intelligence Artificielle se répand
D’un côté, quelques grandes entreprises, dont très récemment la SNCF, se mettent au recrutement via l’intelligence artificielle (1), de l’autre, quelques consultants qui tirent un peu la sonnette d’alarme en soulignant que l’IA ne peut pas tout résoudre (2). En effet, pour embaucher, la SNCF vient d’adopter CV Catcher, conçue par l’agrégateur tricolore de jobs Jobijoba. Carrefour, EDF, SFR, Michael Page, BNP Paribas utilisent déjà ce logiciel qui établit en deux clics un matching entre le CV du candidat et les offres d’embauche qui lui correspondent le mieux.
En revanche, sur le recrutement par vidéos qui se répand de plus en plus, quelques réticences sont émises : s’il est important de faciliter la tâche des recruteurs, l’analyse des vidéos de candidature par l’IA est encore balbutiante et trompeuse, explique Gonzague Lefebvre, le cofondateur de Meteojob-Visiotalent « Un candidat qui utilise 140 mots par minute est-il plus dynamique qu’un autre qui ne dépasse pas les 100 mots par minutes ? Ou est-il simplement plus stressé ? A-t-il plus de choses à dire ? Sait-il écouter ? Un candidat qui parle plus fort qu’un autre a-t-il plus d’assurance ? Impossible pour l’IA d’apporter une réponse scientifique à ces questions… » Idem sur « la richesse du vocabulaire (que ce soit par un humain ou par un robot) » qui « n’est fiable que sur une base de 1 000 mots et plus. Or lors d’un entretien vidéo, il a été prouvé que le candidat, contraint par le temps, utilise en moyenne 500 mots. Difficile alors d’en tirer des enseignements. Enfin, sur l’analyse des expressions faciales : n’oublions pas qu’un algorithme a besoin de 10 à 15 millions d’images pour parvenir à différencier un chat d’un chien, quand il faut seulement 3 images à un enfant de 3 ans »
1 https://www.usinenouvelle.com/editorial/pour-embaucher-la-sncf-recrute-une-intelligence-artificielle.N722644
2 https://www.maddyness.com/2018/07/09/lintelligence-artificielle-videos-recrutement-illusion-technologique/
L’appli pour le « job parfait »
Attractiv Job, application primée au salon Viva Tech, a été mise au point par trois informaticiens de Pôle emploi à Aix en Provence. Ils ont, pour un concours lancé par la région PACA , créé un algorithme pour trouver le job parfait. Une sorte, disent-ils, de « Meetic de l’emploi ». Le but de cette application est en fait de tout lier : « quand vous cherchez un appartement, vous indiquez si vous voulez être près d’une école, d’un bus, du centre-ville, etc. C’est pareil quand on cherche un job ! », expliquent-ils (1) « Ça doit s’inscrire dans un tout. Car le projet de vie des gens est aussi important que leur travail. Si une des attentes n’est pas satisfaite, la personne ne restera pas dans son job ou alors elle ne s’y épanouira pas. » L’utilisateur rentre donc ses préférences, note l’importance de chaque critère sur la ville ou le lieu où il souhaite travailler, puis renseigne ses motivations professionnelles : nombre de kilomètres domicile-travail, durée du contrat, salaire, astreintes… et enfin ses compétences. Comme il ne s’agit pas d’un CV, on y rentre tout ce que l’on sait faire. Enfin, une catégorie pour les recruteurs sur les besoins réels de compétences car, selon eux, une entreprise a trop souvent tendance à « vouloir la personne parfaite avec des compétences dont elle n’a pas réellement besoin ». En quelques clics, l’algorithme fait coïncider le triptyque « ce que je sais faire, voudrais faire et comment le faire » avec toutes les offres d’emploi. Pour l’instant, l’appli Attractiv Job n’est pas sur le marché
L’intérim entièrement digital…
La start-up Bruce vient de lever 5 millions d’euros pour son appli qui digitalise totalement pour les entreprises le recrutement en intérim (1). En quelques clics, et de manière très intuitive, l’entreprise peut faire une demande, Bruce trouve le candidat et s’occupe des démarches administratives. L’entreprise n’a rien à faire et le coût serait deux à trois fois moins élevé que celui des agences d’intérim classiques.
… et l’intérim à moitié digital
Staffmatch, après avoir triplé son chiffre d’affaires en moins d’un an (de 4 à 13 millions d’euros), a levé 3 millions d’euros pour son concept d’agence d’intérim physique mixée avec le tout numérique. La start-up compte aujourd’hui dans ses rangs plus de 33 000 intérimaires, prévoit d’atteindre d’ici à la fin de l’année un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros et envisage une ouverture à l’international au début de l’année 2019.
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